
Elle n’a que douze lorsqu’elle est mariée à un homme de trente ans sont ainé. De « Molay » (ma fille) elle devient « Ammachi » (maman), le repère et la boussole du tout jeune fils du géant qui est désormais son mari. Dans cette région reculée d’Inde, les Ghats occidentaux qui deviendront le Kerala après l’indépendance du pays, la plupart des déplacements se font par les eaux, sur les méandres des marais et des rivières. Son mari lui, va à pied, toujours, et de l’eau, il ne s’approche jamais : il y aurait, murmure-t-on, une malédiction dans cette famille.
Sur trois génération d’une même famille, de 1900 à 1977, l’auteur nous fait traverser un siècle d’Histoire de la région qui deviendra le Kerala, mais aussi plus largement de l’Inde, d’abord sous administration anglaise puis indépendante : évolution des mœurs, de l’accès à l’éducation, aux commodités, aux soins. Et l’évolution aussi, de la médecine, en particulier la chirurgie, personnage à part entière de cette histoire.
Un roman dense, foisonnant, très documenté, qui nous submerge totalement, où la vie, parfois belle, parfois cruelle, s’écoule au rythme des moussons, des récoltes, des naissances et des morts, saute parfois dans un train pour rêver d’ailleurs et d’avenir, mais toujours, reviens à Parambil, le domaine familial tant aimé.
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