Apaiser nos tempêtes est définitivement mon coup de cœur de cette rentrée littéraire 2021. Écrit en 2004 mais traduit en français en 2021 seulement, ce roman raconte l’histoire de deux femmes, au début des années 2000, qui ont des destins très différents.


L’une, Cerise, est issue des milieux défavorisés. Elle a grandi seule avec sa mère qui travaille beaucoup et est livrée à elle-même. Enceinte avant la fin du lycée, elle garde l’enfant et l’élève seule, contrainte d’accepter des boulots ingrats pour joindre les deux bouts.


L’autre, Anna, est étudiante en photographie et promise à une brillante carrière. Elle est mieux informée mais se retrouve enceinte par accident. Elle choisit d’IVG. Dix ans plus tard, devenue mère à son tour, elle pense toujours à cette possibilité qui n’a pas vu le jour. Sans regrets, mais avec une pointe de nostalgie.


Ce roman tisse en parallèle l’histoire de ces femmes qui n’ont en commun que leur maternité et l’amour féroce qu’elles vouent à leurs enfants. Au fil de cette histoire, nous découvrirons leurs vies, leurs amours et leurs peines, les sacrifices qu’elles font pour leurs enfants et nous verrons ceux-ci grandir.


Jean Hegland nous entraîne tout en délicatesse et sans jugement dans la vie de ces femmes. Elle ouvre une fenêtre sur leurs pensées et sur cette charge que constitue le fait d’être mère mais également tout l’amour qu’elles portent à leurs enfants.


Elle nous enseigne combien avoir un enfant peut s’avérer difficile et que les choix que l’on fait - être mère, ne pas l’être - sont tous justes. Mais ils ont toujours un coût.


Merveilleusement écrit, ce roman est sensible et profond, beau et déchirant, pétri de poésie et de justesse. C’est un chant d’amour et de solidarité adressé à toutes les femmes. Il parle aux mères et aux non-mères, à celles qui ont le choix et à celles qui ne l’ont pas. À lire.



Aurore, qui espère que le troisième roman de Jean Hegland ne sera pas traduit dans 10 ans !