Sur la couverture du livre : un levé de soleil sur le désert, la lumière baignant l’aridité. Il ne manque par grand chose pour apporter la vie : des semences et un peu d’eau. 

Ce roman est résolument, politiquement et écologiquement engagé. Il est sans équivoque, et cela fait du bien !

Des caravanes qui parcourent le monde avec pour mission de décoloniser les imaginaires, des liens-lieux où l’on peut se retrouver pour partager le savoir, des parents qui créent une ZAD sans voitures en plein Paris, des semaines du Grand Bazars où la désobéissance civile est de mise partout en même temps et dans tous les domaines, des dispersé.e.s-uni.e.s de part le monde... Bref, des citoyens qui prennent conscience de leur pouvoir et qui s’en servent !

À l’origine de tout ce joyeux chaos, l’impulsion de cinq amies, cinq rêveuses, cinq utopistes, cinq semeuses. 
Et la création d’une plateforme avec un « Dé-règlement intérieur, objet (temporairement) identifié : précipiter le monde d’après » et trois mots d’ordre : Alterbâtir, Désaboter, S’entrafranchir.

Sandrine Roudaut nous déroule au fil des pages la toile de ce qui pourrait être une peinture collective du futur. Notre futur. Notre peinture. Elle nous décrit un monde plein d’espoir parce que plein d’actions. Un monde loin du survivalisme à la chacun pour soi et du catastrophisme habituel des romans post-apocalyptiques. Non, plutôt un monde d’autonomie dans le lien, dans l’entraide, l’adaptabilité et la résilience.
Un monde d’espoir radical : « Celui qui en vaut la peine. Œuvrer à un truc qui nous dépasse, qui dépasse notre seule vie. […] La question n’est plus ce qui va se passer, la question c’est d’y travailler, d’en être. »

Je pourrais également vous parler pendant des lignes et des lignes des sublimes randonnées dans le désert, de cette idée exaltante de se défaire de nos noms imposés et porteur de tant de d’inconscient familial pour de se désigner soi-même par le mot (et part là, le message) que l’on veut transmettre aux autres, de ce discours magnifique qui redonne leur juste place aux utopistes et, accessoirement, de la prise de pouvoir d’une intelligence artificielle, mais ce serait vous gâcher tout le plaisir !

Alors je vous laisse à vos lectures !

Ex-Sabrina, qui se prémote désormais Rêve, et choisi Utopie pour mot de famille !

PS : Et vous ? Quel mot souhaiteriez-vous porter, transmettre ?


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