Jemima Small, entre en 5e avec une idée en fixe en tête : « ça ne pourra jamais être pire que l’année dernière ». FAUX !

Non seulement ceux qui la prenaient pour cible sont a nouveau dans sa classe, mais l’équipe pédagogique semble penser qu’il n’y a pas meilleure et plus enthousiasmante idée que de débuter l’année scolaire par une pesée ! Devant toute la classe ! 


Pour vous parler de Jemima, il faut d’abord que je vous parle d’un gros mot : l’adjectif « systémique ».

Vous savez, celui que l’on trouve généralement derrière des termes comme  « racisme », « sexisme », « homophobie » (attention : à ne pas confondre avec « institutionnalisé », même si ces deux énergumènes vont souvent de pair). 

Systémique, cela veut dire que ce que l’on caractérise est omniprésent dans la société : c’est à la fois structurel et culturel, c’est ancré dans nos quotidiens et nos inconscients, c’est presqu’un automatisme, la première pensée avant même la pensée, la réaction induite, … bref, c’est systémique.

(Petit exercice très simple : quand vous marchez dans la rue, regardez les gens que vous croisez et essayez de surprendre la première pensée qui vous vient en tête les concernant, c’est assez édifiant (c’est-à-dire consternant).)

À la longue liste des fléaux qui gangrènent nos sociétés, on peut donc sans aucune hésitation ajouter le terme « grossophobie » ; et c’est ce dont il va être question ici.


Ce roman est une perle. Un perle armée de piquants qui vous fait bien mal là où il faut et vous file une bonne série de claques bien méritées, mais une perle !


En suivant le quotidien de Jemima, l’autrice nous fait vivre avec elle ce que c’est que d’incarner un corps dont le poids est considéré au-dessus de la norme, « anormal ». Jemima est « grosse ». Ses camarades de classe le lui disent, les gens qui parlent derrière sont dos dans la rue ou au restaurant le lui disent, le regard en-dessus des autres baigneurs à la plage le lui disent, les magazines-journaux-programmesTV-modes-médecins-institutions le lui claironnent sur tous les toits !

Et les yeux hésitants et pourtant bienveillants de son père... aussi.


Mais est Jemima est avant tout et surtout brillante ! (Et pas seulement parce qu’elle est l’élève la plus intelligente de son école).

Avec le soutien de ses amis, elle saura révéler le diamant brut qu’elle est, envers et contre tout !


Sabrina, en constante déconstruction